samedi 29 novembre 2008

Page suivante, un article que j'ai oublié de poster !


Aux environs de midi. Dans le bus, en rentrant de mes cours particuliers de français, je découvre le plaisir de textoter qui je veux, quand je veux, avec la longueur que je veux. Depuis que j'ai ce forfait (Zap?) je passe experte en pianotage de portable. Et ça pilili pilili dans ma poche toute la journée. Ce qui est chouette, c'est d'envoyer des textos en écoutant de la musique, puisque mon portable fait mp3. Bref, celui là, apparemment, il est nul comme portable mais c'est décidé, je le garde un petit moment.
Mes deux jumeaux-élèves me causent bien d'émotions :)
Le premier parle trop et me vouvoie, le second me décroche un sourire aujourd'hui, première fois en un mois. Il n'est plus timide, il sait que je ne vais pas le manger. Et il a fait des progrès en français. Et ca fait tout bizarre de dire que c'est peut-être grâce à moi que le kid a eu la moyenne à sa dernière dictée ! (Mielleux, mielleux, quand tu nous tiens).
Du coup, maintenant, je préfère le second alors qu'avant je ne jurais que par le premier. Ils lisent de la fantasy et ils jouent à des jeux vidéos. Nerd, nerd, nerd :)

Je vais à mon cours avec mon manteau Zara qui pue quand il prend la pluie. Je n'ai ni mon chapeau en tweed, ni mon bonnet, ni mon parapluie. J'ai ressorti mes Kustom blanches et roses qui ont rendu l'âme il y a quelques mois (mes pompes de skate que j'ai eu pour un prix ridicule, et qui ont mieux tenu que des Osiris haha).
En sortant du cours, il pleut des cordes. Ma cigarette est trempée, je le suis encore plus. Je sens les gouttes se fracasser contre mon visage. Je cale mes mains au fond de mes poches trouées (Zara sucks) en branchant mes écouteurs Sony Ericsson (tu vois ce qui se passe, dirait Roi Heenok). Au bout de 5 min, mes pieds sont trempées. Je patauge dans mes propres chaussures cheap-cheap. Mon bus passe sous mes yeux. L'arrivée du prochain me semble une éternité. Alors dans le bus, j'envoie des petits textos stupides, comme je les aime.

Et je repense en souriant au sujet d'invention que j'ai donné à mon premier jumeau : Décrivez une journée de pluie.


Cette nuit, Minou et moi on a fait les beaufs. On s'est calé dans le fauteuil, et on est restés scotchés toute la nuit. On a regardé Souviens toi l'été dernier (grand dieu, Jack Black en rasta et Rufus Humphrey en tueur, j'ai ri), Doom, les dernières news de Mickael Vendetta (comment ça on craint?). Minou n'a pas décollé ses yeux du pc, il cherchait à comprendre tout le truc du moment, la Bogossitude. J'ai répondu qu'il n'y avait rien à comprendre mais Minou zappait, zappait les vidéos. Finalement, on a [ré]atterris sur Goodsites.kazeo.com, dans le genre plus beauf tu meurs, et là, Minou n'a plus bougé un seul petit doigt. Alors je suis allé prendre ma douche et arrivé 14h, il n'y avait plus d'eau chaude (la chaudière est très capricieuse en ce moment).


Je voulais faire un article pour dire des choses précises, et je parle dans le vent, je parle futile. Tant pis. Whatever. J'ai toujours ma nuit blanche dans l'estomac, écrire est le seul moyen de tenir. Alors en parlant d'écrire, mon moleskine se remplit de phrases griffonnées sur l'insomnie. J'ai déjà quelques phrases qui me plaisent beaucoup, c'est différent de tout ce que j'ai pu écrire. Ca ressemble à des romans d'écrivains française, dont tout l'intérêt se porte à dire des choses banales. Non, je ne me vante pas, même si ça pourrait y ressembler.
Je voudrais écrire comme Alice Sebold, à petite dose parce qu'Alice Sebold, c'est tellement bien écrit que ça donne mal à la tête. J'ai déjà piqué insolemment La nostalgie de l'ange à ma mère et vu l'effet anesthésique que lui a donné Noir de lune, je repartirai avec devant ses yeux.

J'ai récupéré la bande son de Moulin Rouge, que je connais (presque) par cœur. Ca ne me fait penser à rien alors que c'était pile dans la période de mon premier chagrin d'amour. J'avais 12 ans, quelques mois avant d'en avoir 13. Il s'appelait Rahaël Z. Il était différent des autres garçons. Il lisait des romans ouvertement en plein cours. Il avait des figurines de trucs de fantasy. Un jour, on avait parlé du Seigneur des anneaux et de Korn. Bref, on avait du s'adresser la parole 3 fois dans l'année. Et puis il est parti en Écosse pour son année de quatrième. Je n'avais rien dit, alors qu'on me disait qu'il pouvait ne pas être totalement désintéressé (voyez la subtilité du truc). Je n'ai rien dit, je l'ai regardé une dernière fois en ayant les larmes complètement aux yeux. J'ai passé un été à lui écrire des lettres que je n'ai jamais envoyé. J'ai mis environ deux ans à m'en remettre. Jusqu'en terminale, pourtant, je guettais son nom sur les listes d'élèves de mon lycée. Je l'ai croisé l'année de terminale, justement, à un truc de métiers. Il m'a reconnu. Je l'ai reconnu tout de suite. Il souriait, genre en se moquant, gentiment, je crois. Moi, je ne faisais mine de rien mais j'avais du mal à cacher l'énorme sourire sur mes lèvres. C'est le premiers garçon maigrichon dont je suis tombé amoureuse. Il portait des vêtements dix fois trop grand pour lui. Je trouvais ça ridicule au début, et évidemment j'ai fini par trouver ça touchant, voire adorable. Il portait tout le temps son manteau, il ne l'enlevait jamais. La première fois qu'on s'est parlé, pourtant, je l'ai détesté. D'emblée.
Et si je le croisais dans la rue, aujourd'hui? Je pense que je lui demanderai une cigarette, l'air de rien, et je lui dirai : Hé mais tu es Raphaël ! Je n'ai jamais autant pleuré pour un garçon que toi.
La toute première nouvelle que j'ai écrite, en première, s'appelait Le Café d'en face. Le personnage principal s'appelait Raphaël.
Et cet été de mes 12-13 ans, je m'étais juré de passer ma vie à le retrouver.

Bref, Raphaël Zerbato, si tu m'entends (haha rideau, je vous dévoile son nom), si tu me lis, sache que j'aurai plein de choses à te raconter si un jour on se rencontrait dans la rue par hasard :)

2 Comments:

Schematic Wizard said...

Carrément ? coming out zerbatien ? ^^

debraillee said...

Absolument pas !
Où tu vas chercher ça?